Apprendre à écouter son corps

Écouter son corps ne tombe pas sous le sens en pratique. Rester connecté de manière permanente l’est encore moins. Pourtant c’est dans cette direction que nous allons. Mais devinez quoi? Cela s’apprend. Recevoir les signaux du corps en permanence c’est juste améliorer sa qualité de vie. Notre corps, notre habitat sait, avant même que nous ayons pu formuler une pensée, ce dont nous avons besoin. Quand il n’est plus nécessaire de s’interroger, que c’est une sorte de réflexe interne, alors cela devient un véritable allié. 

apprendre à écouter son corps

Apprendre à écouter son corps

Tout comme le corps physique, l’esprit et la concentration s’entrainent. C’est ce qu’on apprend en méditant.

Écouter son corps s’apprend. Lier corps et esprit est un exercice qui en vaut largement l’investissement.

Quelques situations pratiques

Lors d’un entraînement, concentrez-vous sur la partie que vous souhaitez développer. Si c’est un muscle, accordez toute votre attention à ce dernier. Ressentez-la pression qui s’exerce lors de la tension. Sentez-le travailler. Observez le phénomène.

Vous êtes dans une séance de corde à sauter: changez le rythme, voyez comme les jambes répondent à la coordination des bras. J’aime beaucoup alterner les intensités à la corde, aller assez loin dans l’effort car il n’est pas brutal mais progressif, pas de mise en échec. En général l’acide lactique finit par monter dans les bras en premier. Qu’en est-il pour vous?

Récupérer en ralentissant le tempo et repartir de plus belle. Contracter les abdos, figer les épaules, monter les genoux, redresser le torse et pousser l’extension sur les pointes, se détendre en reprenant la douceur du rythme de croisière. Tant de sensations. Recommencer 😉

*pour me voir « sauter » c’est ici

Autre situation, autre exemple : vous courez. Visualisez-vous en train de courir, sentez votre corps qui brule d’énergie à l’intérieur. Sentez sa chaleur. Sentez la puissance de vos appuis qui rebondissent lorsqu’ils frappent le sol. Sentez le torse se gonfler d’air avec force. Appréciez cette liberté de mouvement. Sentez la vie qui se manifeste pleinement en vous, depuis l’intérieur.

Ressentez la bonne exécution du mouvement. Comme une bonne frappe de balle au tennis ou au foot, est évidente! Le bon son se reconnaît et le geste devient naturellement évident lui aussi, pour répliquer la sensation.

Vous faites des squats? Pensez à vos cuisses, à vos fessiers, au bas du dos qui se contracte. Pas à votre dernier texto, ni au bureau. Soyez présent.

Même simplement en marchant. Sentez la force de vos chevilles qui déroulent votre démarche en transmettant l’énergie de l’appui pris par les pieds.

Certaines parties du corps ne sont pas naturelles à développer. Surtout lorsqu’on a une musculature solide autour, qui vient compenser. On n’a alors aucune conscience de ces manques. De là naissent des défauts de postures, des petites blessures, des modifications du déplacement naturel et autres désagréments dont on ne se rend pas vraiment compte.

Des secteurs importants nécessitent une attention particulière pour pouvoir se renforcer parce qu’ils sont étouffés par d’autres, plus affirmés ou plus importants à nos yeux. C’est souvent le cas par exemple du bassin. Ou des chevilles. C’est lorsqu’une blessure survient ou qu’on ne parvient pas à faire un exercice qui semble à la portée de tous, alors nous réalisons à quel point certaines zones basiques et prioritaires peuvent être délaissées au profit de zones plus superficielles au mouvement humain.

Reconnaitre ces zones de faiblesse et les corriger demande de l’écoute, beaucoup d’efforts et de rigueur. C’est un excellent exercice qui améliorera votre quotidien, physiquement et mentalement. Ce sera d’ailleurs l’occasion d’un article, dédié à l’équilibre corporel.

Expérimentation et Appropriation

Cette manière de fonctionner, concentré sur vos sensations, va permettre de trouver un style dans la pratique de l’exercice. Votre style. Mais aussi dans l’intensité de l’effort. En portant bien attention à ce que vous faites, vous allez vite sentir que tel exercice est bon pour vous, tel exercice est inefficace. Alors vous pourrez expérimenter et adapter à votre corps et vos pratiques. On commence à se l’approprier. Le mouvement devient une partie de soi-même. Et ça c’est bon!

De manière générale il existe des exercices plus complets et plus puissants que d’autres. Systématiquement les meilleures pratiques peuvent être exercées sans matériel, avec seul le poids du corps. J’en ferai une liste dans un manuel. Vous pourrez apprendre à les reproduire graduellement pour votre propre corps qui a son fonctionnement à lui, sa morphologie.

Mettez votre attention sur ce que vous êtes en train d’exercer et sur vos sensations, le plus possible. Vous prendrez alors un peu plus conscience du corps, saurez si vous êtes dans votre rythme ou en résistance par exemple, quel muscle est en train de travailler, etc. Quand le corps est allié au mental et que vous êtes conscient de cela, rien ne peut arrêter cette machine à part vous-même.

Vous saurez avant que cela n’arrive si vous manquez d’énergie et allez vers un état d’hypoglycémie par exemple. Ou alors si vous commencez à être déshydraté. Vous pourrez anticiper chaque cas avec le temps d’avance qui va bien. Dès lors que se passe-t-il? On se détend. Il n’y a plus rien à réfléchir, rien à penser. On a pleine confiance en notre corps. En sa capacité à nous envoyer les informations. À partir du moment où l’on sait l’écouter, on devient encore meilleur dans ce que l’on fait.

Soyez pleinement dans votre corps au moment de l’effort. Il mérite votre attention.

Plus vous saurez donner de l’attention à l’organisme, plus il vous le rendra en énergie. Il vous surprendra par ses capacités et vous suivra là où l’esprit a décidé d’aller.

Intéressons-nous au retour au calme pour conclure. Une nouvelle fois, le corps vous dira quelle partie est stressée, nécessite un soin. Ressentez-le en entier. Regardez-le de l’intérieur dans sa globalité. Parcourez-le, sentez les tensions, à la manière d’un massage interne finalement. En fonction, trouvez le bon exercice pour soulager cela (étirement, massage, etc).

Apprendre à écouter son corps c’est se consacrer pleinement à une activité, quelle qu’elle soit. Cela implique action et attention. C’est s’investir, tant avec le corps qu’avec la tête. En pleine immersion alors, l’objectif est de maintenir un niveau élevé de conscience par la présence. Surtout si votre objectif est de transformer une faiblesse en force et ainsi améliorer votre condition.

Écouter son corps au-delà de l’effort

Nous parlons de sport, de mouvement. Mais le sujet peut être largement transcendé. Si nous élargissons la vision de cette pratique, en réalité qu’apportera-t-elle à notre quotidien?

Une connexion permanente, par la présence, permettra la reconnaissance des émotions, et non la réaction immédiate à celles-ci. Ainsi les émotions peuvent être canalisées, acceptées pour ce qu’elles sont, au lieu de prendre le contrôle.

C’est aussi la prise de recul sur le mental, sur nos pensées incessantes.

Les médecines anciennes le répètent depuis qu’elles existent, le corps est le reflet de l’âme. Des désagréments sur le plan psychique se manifesteront au plan physique. Platon disait « Les maux du corps sont les mots de l’âme, ainsi on ne doit pas chercher à guérir le corps sans chercher à guérir l’âme ».

L’un ne va pas sans l’autre. Ils ne peuvent être regardés séparément.

Écouter son corps c’est nécessairement se connecter à nous-mêmes, à l’Être. Avec tous les bienfaits que cela portera dans notre quotidien. Vers le bien-être. Il n’y a pas d’autre destination à cela.

Vous le comprenez, le mouvement humain, le corps, est une des portes d’accès à notre énergie. Elle est celle que j’aime et étudie, mais elle n’est pas la seule.

Le lien étroit avec la matière

Pour ceux qui souhaiteront aller plus loin, la seconde dimension qui aide grandement à écouter son corps est l’alimentation. L’organisme peut suggérer quoi manger, quoi boire, et quand. Exprimer ce dont il a besoin / à quelle fréquence et par essence en donner l’envie. Il est l’enveloppe matérielle de notre énergie. Il sait bien mieux que le mental, et toutes les publicités qu’il a reçu, ce qu’il lui faut! cf régime du guerrier.

À l’inverse, la mauvaise alimentation endort (empoisonne?) l’organisme et l’empêche de reconnaitre ses simples besoins naturels. Quand on a soif, on veut boire de l’eau à la base, pas du soda.

Apprendre à écouter son corps peut être le début d’une détox, et surtout un solide pas vers une conscience plus développée. Tout est lié, comme le sont les trois piliers de l’art VCLP.

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Oleksiy Bukalo
22 janvier 2018 23 h 16 min

Je suis surpris de la sagesse de l’auteur de ces lignes. Toutes les informations sont structurées et soumises sous la forme la plus pratique pour la lecture. Je suis tombé sur ce blog complètement par accident, et je n’ai pas vu d’analogues. Merci beaucoup pour l’information utile!

p.s. I’m sorry for my French, that’s not my native language. I translate all the information with dictionary)) Cheers!

http://ban-kasalong.fr
8 février 2018 3 h 45 min

Merci beaucoup pour cet article très interessant je vais le partager sur fb

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