Plus connu sous le nom occidentalisé de Boxe Thaï, le Muay Thaï est dans son pays originel, un art de vivre, une part intégrante de la culture traditionnelle. Passionné, pratiquant convaincu de la puissance et l’efficacité que véhiculent le Muay Thaï, il me fallait sentir son essence. Expérimenter la profondeur et la réalité de cet art de vivre. Découvrir ses vraies valeurs, ses fondements. Alors je partis en Thaïlande pour connaître le Muay Thaï, comme Pedro part au Brésil pour apprendre la Samba. Ainsi je vais de ville en ville pour apprendre le pas.
Jaroenthong Muay Thaï, Bangkok
Le tout premier entraînement en Thaïlande. Il gardera une saveur particulière. Et surtout le souvenir d’une température beaucoup trop élevée pour s’entraîner. Je débarque, le corps ne comprend rien, il fait 38*C. J’arrive en très bonne condition physique. Pourtant j’ai du mal à respirer, l’humidité m’étouffe. L’eau quitte mon corps, les sels minéraux avec. Le voyage n’aidant pas. Du calme, il s’agit de s’acclimater.
La rencontre avec Pon, l’un des coaches (Kru au Muay Thaï) est géniale. Il est fort sympathique, souriant, heureux de transmettre son art. Tout ce que j’aime. Alors je m’ouvre tout grand et j’apprends de lui. Beaucoup. Il est un combattant expérimenté avec plus de 300 combats en Thaïlande, dont le Lumpinee, stade et temple mythique du Muay Thaï à Bangkok. Il fait probablement 15 à 20 kg de moins que moi et cela ne l’impressionne pas du tout. Au contraire. Quelle technique. Ci-dessous un très léger sparring avec lui lors du second entraînement.
Alors Pon se met au boulot. Il commence un chantier: ajuster ma jambe arrière pour le Muay Thaï pur. Ce qu’il voit depuis son prisme de combattant Thaï est un style occidental, façonné « Kick Boxing ». Il s’agit de corriger les bases. Il m’explique que mes hanches ne « swing » pas assez. Il me faut proposer une meilleure mobilité et rotation du bassin. L’endroit même où se situe le centre de gravité. D’où l’appellation de cette transformation, « chantier ». « Swing Swing » répète-t-il, et il m’apprend le pas du Muay Thaï, telle une danse. Un sacré souvenir. La chaleur devient le cadet de mes soucis.
Ce premier contact avec le Muay Thaï traditionnel est profond. Je perçois sa puissance, son intensité mais aussi sa désinvolture. Son lâcher-prise. C’est une danse. La nécessité de se relaxer tout en combattant. Une ambivalence stimulante sur laquelle j’ai beaucoup de travail à faire sur moi-même, notamment sur la relaxation.
Pon conclura : « Fab, think too much. Less think Fab ». Moins penser. Oublier l’Égo. Laisser le vrai « Soi » faire son chemin. Ici, maintenant. Habiter le présent. C’est aussi cela le combat, et cet état qu’il faut atteindre pour agir en adéquation.
Je ferai plusieurs entraînements dans cette salle durant mon séjour à Bangkok. Je la recommande car l’infrastructure est excellente, propre. L’enseignement est bon et surtout ils sont habitués aux « Farangs », aux étrangers. Vous ne serez donc pas un ovni pour eux. Il s’agit d’une franchise, vous n’y trouverez pas l’esprit familial mais des combattants expérimentés. Très bien pour une première immersion, ponctuelle. Ici les coordonnées de Jaroenthong Muay Thaï Khao San.
Il existe de très bonnes écoles de Muay Thaï à Bangkok. Je pense par exemple à Elite Fight club avec Trainer Gae ou encore YOKKAO Training Center Bangkok où opère le maître, Saenchai. Je ne souhaite pas m’y attarder. Mon esprit ne trouve aucune quiétude dans les grandes villes et je préfère l’authenticité des villages. Pour des personnes restant longtemps à Bangkok et souhaitant s’entraîner, se perfectionner, s’immerger, voire combattre le moment venu: Max Sport Gym est une bonne structure, simple et sérieuse, dans laquelle vous trouverez un appui français parmi les coachs.
Bangkok en résumé : Swing / Think less. Danse / Pense moins. Un conseil qui dépasse largement le cadre des arts martiaux.
Direction le nord de la Thaïlande: Chiang Mai.
Chiang Mai Muay Thai Gym, Chiang Mai
Après un rapide tour d’horizon des camps de Muay Thaï de la ville, je m’oriente vers Chiang Mai Muay Thaï Gym qui me parait le plus adapté à ce que je recherche.
J’arrive un peu juste pour le premier cours. Pas le temps de s’échauffer. Première impression: il y a beaucoup de monde. Plus « d’étudiants » mais aussi de combattants. Les Kru sont des jeunes combattants Thaïs, actifs pour la plupart. Il y a seulement un Coach dans la quarantaine, qui est en charge.
C’est parti. Shadow, sac de frappe, et on y va pour un petit sparring. Premier round un grand Allemand, second round un gros Anglais. Je suis léger, ça va vite, je me sens facile. Alors l’un des Thaïs met les gants. Il m’avait repéré dès le départ. Ils aiment tester les Farangs dans leur propre art, surtout les musclés… Je comprends. Ce sera d’ailleurs la ritournelle à chaque nouveau camp. On me teste, certains veulent juste vérifier que la machine est bien huilée, d’autres plus orgueilleux souhaitent démontrer que l’habit ne fait pas le moine et que les muscles ne sont qu’apparence. Peu importe, je prends ce qui vient avec humilité et c’est de toute façon la seule approche valable pour apprendre. Parfois je gagne, souvent j’apprends, toujours je démontre du coeur. C’est ce qui fera, à chaque fois, la différence et l’acceptation au sein d’un groupe Thaï.
Le jeune coach me prend à part avec un sourire narquois. Je sais que je vais manger. Ce qu’on ne sait pas, c’est quel plat. Lors de ce premier entraînement, je ramasse sans pouvoir redonner. À chaque fois je reviens, je me relève, et me refais punir. Cela fait partie de l’apprentissage et je l’accepte. Ce soir, j’ai appris. Le coach en charge voit tout cela.
Le lendemain, même entraînement. J’ai le temps de m’échauffer, je suis bien. Je sais déjà que le Thaï me reprendra à part pour le sparring. Il a un point à démontrer, et j’ai pour ma part une autre conclusion à lui soumettre. Le Head Coach me donne le Pao. Je suis honoré. Je sens son énergie. Il ne me reprends sur rien, il laisse couler et même commence à m’encourager et apprécier la danse. Il me laisse aller dans mon style. Me voilà requinqué, et ce malgré l’intensité: il me fait frapper les pattes d’ours comme un gorille. Mes pensées s’arrêtent. Je suis prêt pour le sparring. Mêmes joueurs jouent encore. Je perdrai le premier round. Dans le second round, le rapport de force s’inverse. L’énergie change. Mon esprit est clair. Aucune pensée, aucune peur. J’ai pris l’ascendant, juste pour montrer la force de mon coeur. N’est-ce pas là ce qu’il souhaite toucher après tout? Les coups et combinaisons deviennent lisibles, je bloque, je sens. J’en attends plus, riposte et commence à attaquer… calme et déchainé. Une puissante combinaison. De ce jour j’ai compris que je pouvais boxer en Thaï, avec les Thaïs.
Quelques mots sur cette école de Muay: une structure très sérieuse approuvée par le département éducation du gouvernement. Vous y trouverez des étrangers avec des niveaux variables, l’absence de sentiment d’être en compétition, et de bons combattants Thaïs, jeunes pour la plupart. À noter que Chiang Mai Muay Thai Gym propose des visas éducation pour les personnes qui souhaiteraient étudier et s’entraîner au Muay Thaï à long terme. À mes yeux, une bonne école en ville.
En quittant Chiang Mai Gym après plusieurs sessions, je retiens l’état d’esprit qui est autant lié au coeur qu’à l’esprit lui-même. Ce dernier restant calme, d’une clarté remarquable, sans pensée. Sans bruit.
Direction le sud!
Krulek, Ao Nang (Krabi)
Kru Lek est un super gars, plutôt grand pour un Thaï. Il a été champion du sud de la Thaïlande. Il dirige un petit gym qui ne paye pas de mine. La plupart du temps il enseigne seul car le petit nombre de participants le lui permet.
Chez Kru Lek on encourage le timing et la puissance. La belle technique passe après, encore que pour mettre de la puissance dans les coups portés il faut correctement utiliser les hanches et le bassin afin de bien pénétrer la cible.
Il passe du temps sur l’importance du jeu de jambes du Muay Thaï. Qui est simple, basique même, mais obligatoire. On revient toujours dans la même position et on respecte un certain tempo.
Kru Lek revient sur ma jambe arrière: « Swing Swing ». Il a raison, je connais la chanson. Il me montre aussi le transfert de poids pour envoyer la jambe avant correctement. Toujours une histoire de jeu de jambes.
Ce qui me marquera le plus est la solidité de Samart (un autre coach Thaï) qui est dans la cinquantaine, qui fait 55 kg à tout casser et qui, non seulement est imbougeable au clinch mais en plus me balade… c’est simple, son cou est si fort que je peux le bouger… Il joue avec moi.
L’enjeu du clinch est de contrôler le cou et la ligne d’épaules. Si vous maîtrisez cela, vous mettez n’importe qui n’aurait pas cette connaissance à terre en quelques secondes. Avec la possibilité d’envoyer des genoux dans différentes parties vitales, selon la sanction que vous souhaitez infliger à l’opposant. Le clinch c’est sérieux. D’ailleurs à l’entraînement au clinch nous n’utilisons pas le genou en lui-même mais le bas de la cuisse pour éviter les blessures, et jamais de manière frontale.
Physiquement je commence à être entamé à la fin de la première semaine d’entraînement complète chez Kru Lek, à raison de deux heures par jour. Je suis beaucoup trop tendu pour une bonne pratique intensive. Il faut savoir relaxer, et récupérer. La fatigue est là et le dos douloureux. Pour les mêmes raisons, trop tendu à répétition.
Dans les autres bobos à déclarer, le tibia droit (ma jambe arrière) est abimé depuis le premier ou second entraînement à Bangkok où j’ai commencé trop vite, trop fort. Un conseil, laisser le corps s’endurcir à son rythme. En voulant durcir mes tibias, je me suis blessé. Les os sont longs à se réparer. Très long. Alors je compose avec… Il faut se préparer à cela dans le sport intensif. Le moment optimal où tout est parfait, fonctionnel à 100%, est rare. En attendant lorsqu’on passe la main sur le tibia droit, on ne peut pas se tromper, il y a bien un creux suivi d’un oeuf sur l’os, et une fêlure dans mon esprit.
Lors d’un entraînement j’ai la chance de faire un petit sparring avec Kru Lek. Je ne sais pas comment m’y prendre pour l’attaquer. Il occupe le ring, sa position mais aussi son attitude m’incitent à rester à distance sans pouvoir m’exprimer. Serein, il ne craint rien. Très intéressant.
Nous passons les dernières minutes de la session sur le sac de frappe pour laisser libre cours à la puissance; lâcher les fous après la retenue exigée par un sparring léger. Kru Lek envoie de grands middle puissants dans le sac en criant. J’exécute juste après lui, chacun notre tour. Moment magique. Je m’inspire de son mouvement, je me nourris de sa puissance et de sa technique. Superbe. Le sac se déforme sous l’impact des tibias.
Je suis aussi surpris de ma propre puissance à ce moment que de la difficulté à me tenir composé face à Kru Lek sur le ring, quelques minutes auparavant. Bien que je recommande cette école pour les débutants en raison de sa très petite structure, Kru Lek en connaît long sur le Muay Thaï… Je suis reconnaissant d’avoir pu passer du temps avec un combattant aussi expérimenté, calme et passionné.
J’y découvrirai le vrai enjeu du clinch qu’on pourrait appeler le jeu de la gravité. J’y acquerrai le tempo et le rythme Muay Thaï, en respectant de mieux en mieux son jeu de jambes. Une phrase de Kru Lek restera mythique avec un collègue hollandais que je rencontre sur place à l’entraînement: « sometimes knee / sometimes elbow ». Cela résume bien le Muay Thaï et sa philosophie. On se sait ni ne contrôle ce qui va se passer, on combat voilà tout. Parfois le genou, parfois le coude.
Voici les coordonnées du gym de Kru Lek
En résumé, je pense que c’est une très bonne école pour commencer. Kru Lek écoute, regarde. Bon professeur pour le timing; prendre son temps. Il étudie spécifiquement chacun.
Un soir nous sortons avec Kru Lek et d’autres de ses « étudiants ». Dans un bar, il me présente un des ses amis et jeune combattant, Man Chai. Je sens l’énergie du garçon. L’équipe de combattants de l’école de Dam Chalamkaw est là ce soir, je les rencontre. Le courant passe, l’énergie est belle. « Lundi matin, tu viens pour un essai? »
Chalamkaw, Nong Thale (Krabi)
Lundi matin ils me voient arriver au camp à 8 heures. Je m’y entrainerai pendant un mois, chaque jour pendant deux heures, parfois deux fois. Lorsque je ne pratique qu’une fois le matin, à midi je répète les mouvements que j’ai appris: shadow Muay Thaï sur la plage, puis étirement et relaxation. Je pense Muay Thaï. Parfois les Thaï m’invitent à rester pour déjeuner avec eux. Je mange Muay Thaï. La nuit, je rêve Muay Thaï.
Ici je découvre qu’on ne recule pas au Muay Thaï. Cela ne fait pas partie des options. Acculé, on avance et on envoie les coudes, le genou. Les parties les plus dures de notre corps.
J’apprends que je dois combattre comme je marche. C’est-à-dire sans penser, presque inconsciemment. On me répète encore et encore, le Muay Thaï c’est comme la marche.
À leur tour ils sont étonnés par une contraction musculaire quasi constante. Il faut relâcher plus. L’énergie s’épuise inutilement et cela gène la fluidité de la danse. Les Kru me prennent pour un grand malade, et ils mettent eux aussi en évidence le fait de trop penser. « Think too much. No think ». Les maux d’un Occidental en quête de sens?
Je découvre dans ce camp des combattants et anciens combattants, de confession musulmane et bouddhiste, qui vivent ensemble dans l’harmonie d’un art commun et partagé, le Muay Thaï. Quelle richesse.
Un jour, un conseil nouveau par le doyen du camp: il est temps d’accepter son propre pouvoir. Cesser de craindre. On entre ici dans une introspection personnelle dont je vous ferai grâce, mais vous constaterez que tout ceci dépasse largement le cadre des arts martiaux et que cet apprentissage hors de la zone de confort (un apprentissage digne de ce nom peut-il d’ailleurs avoir lieu autrement?) n’est autre qu’un possible chemin de notre propre élévation.
Il n’avait jusqu’alors jamais été question pour moi de combattre en Thaïlande. Et puis les choses sérieuses commencent. Je reçois un entraînement d’une grande qualité, d’une précision technique remarquable. On ne me laisse rien passer. La jambe arrière revient sur le tapis. « Swing, same than walking, no jump, this is not kick boxing ». Tous les jours je suis là de bon matin, le sourire aux lèvres avec un enthousiasme inébranlable pour en baver, pour apprendre. Le meilleur comme le pire. Un jour cette phrase: « tu veux combattre? »
Ce camp a été un profond coup de cœur lors de mon premier voyage en Thaïlande. Les planètes se sont alignées et j’étais exactement là où je devais être à ce moment.
Malheureusement, l’équipe a depuis été dissoute, chacun parti entraîner dans d’autres camps plus fréquentés. Bien sûr il reste Dam que je reverrai, mais ce n’est plus la même saveur après avoir connu une telle équipe, si riche et diverse. Je me suis retrouvé seul Farang en son sein. Un moment hors du temps, que j’ai savouré à sa juste valeur alors qu’il était présent. Une rencontre un soir dans un bar et un mois d’entrainement intense et technique de pur Muay Thaï plus tard, je ne suis plus exactement le même homme.
Je reverrai toujours Kru Poo m’apprendre les différentes techniques de coude. Lui l’ancien, qui ne m’a pas adressé la parole pendant les quinze premiers jours d’entrainement acharné. Un jour il s’est levé, et c’était le moment. J’avais gagné le droit d’apprendre. J’étais digne du savoir ancestral Thaï. Gravé en moi.
Je vous encourage à vous entraîner dans cette école qui met l’accent sur la technique si vous passez par Krabi. Par l’équipe que j’ai pu côtoyer à ce moment, j’y ai reçu un enseignement de très haut niveau. Kru Dam, le patron, est toujours présent et dispense son enseignement. Il est connu en Thaïlande notamment pour sa technique de low kick dévastateur et son hospitalité.
Lanta Muay Thai Academy, Koh Lanta (Krabi)
Depuis Krabi, quelques heures de mini-van et nous voilà arrivés sur l’ile de Koh Lanta, installés dans un bungalow de bambou à deux pas de la plage. Il existe plusieurs écoles sur l’île mais Kru Dam Chalamkaw m’a recommandé Lanta Muay Thaï Academy, la plus ancienne. Ainsi soit-il.
Les sessions d’entrainement durent entre 1h30 et 2h selon les camps. À Lanta c’est 1h30, en revanche le rythme est soutenu, pas de temps mort. Les entrainements sont plutôt accès sur le physique. Ainsi elle convient bien à des personnes qui seraient en phase de perte de poids, renforcement musculaire, tonicité / explosivité. Effectivement, ici vous ferez des pompes, des abdos et du gainage!
Ceci étant dit, les Kru sont nombreux, capables chacun dans leur spécialité de dispenser un enseignement technique. Vous ne passerez donc pas à côté du Muay Thaï traditionnel pour autant. L’équipe est stable et solide, ce qui va permettre de varier les plaisirs en changeant de Kru à chaque session et éviter l’accoutumance du mouvement. Un très bon point et un gros avantage, en apprenant un peu de chacun.
Jusqu’à ce que vous tombiez sur Kru Art! Un grand malade et surtout un fin technicien qui a une longue expérience de combattant en Muay Thaï, qui s’est entrainé avec nul autre que Saenchai… Quand Kru Art vous donne le pao et qu’il vous dit « Slow Slow », préparez-vous à avoir les muscles qui brûlent et le souffle court! Les trois minutes sont longues, c’est le Muay Thaï qui rentre ;). Art est en charge de la préparation des combattants du camp.
L’échauffement s’effectue avec un personnal trainer (Slava le Russe!) qui est à la fois fort compétent et disponible. Il est d’ailleurs possible de s’entrainer en fitness avec lui à la place de la session de Muay Thaï. Son approche du mouvement est adéquate, il se concentre sur le renforcement des zones clés comme le bas du dos et prend le temps d’expliquer pourquoi cet exercice, pourquoi telle zone. Quelqu’un au service du mouvement, comme on aime chez VCLP.
Tout le monde passe au moins 3 rounds au pao. Débutant comme Champion. L’équipe gère le déroulement de l’entrainement pour cela.
Si vous le souhaitez, débutant comme confirmé, vous serez invité au sparring.
L’ambiance familiale qui règne dans ce temple du Muay Thaï est agréable. On se sent bien. Kru Aek m’enseignera des techniques d’Anciens venant du Muay Boran.
Selon le niveau et temps sur place, il vous sera proposé de combattre en Muay Thaï traditionnel. Aek se fera un plaisir de vous y encourager. Le gym a toute la structure pour vous accompagner sérieusement dans cette démarche. Wut par exemple est à la fois Kru et combattant encore actif du Lanta Muay Thaï Gym. Un pur guerrier sur le ring et une crème dans la vie. Hut a un genou dévastateur et il n’hésitera pas à vous montrer les ouvertures pour les coudes. Bang est la définition de la puissance. Lee, quant à lui, a une approche technique mettant la boxe anglaise en avant…
Après l’entraînement vous pourrez relaxer dans la piscine de 25 mètres de l’hôtel qui se situe dans ce complexe sportif à taille humaine. Plaisir.
Lanta Muay Thaï Academy est reconnue par le gouvernement et offre un visa étudiant dédié à l’apprentissage du Muay Thaï pour en devenir instructeur.
L’école est à deux pas d’une des plus belles plages de l’île. La baignade dans l’océan et le soleil après l’entrainement, idéale pour commencer la récupération. Vous y recevrez un enseignement Muay Thaï complet associé à un renforcement physique.
L’environnement est idéal: excellentes conditions d’entrainements, atmosphère calme et sereine pour bien s’entrainer et travailler si vous le souhaitez. Bonne connexion wifi, possibilité de se restaurer sur place, rencontrer des « digital nomads » venus des quatre coins du monde, se reposer, explorer… La structure est adaptée pour les familles, avec des suites familiales, entrainements et activités pour enfants. Il s’agit également d’un bon spot pour plonger et s’initier à la plonger sous-marine.
Pour conclure
Le Muay Thaï est incontestablement un art martial dévastateur. Je le considère comme une arme qui doit être utilisée en dernier recours, dans une situation de défense. Mais il est aussi une danse et une forme de jeu. Par sa pratique encadrée, il est un formidable moyen de connaître son cœur.
Ce que je ne réalise pas encore après mon premier voyage en Thaïlande, est que voir le monde et intégrer les cultures par le mouvement, sonder le cœur des peuples à travers les arts martiaux, deviendra ma seule et unique manière de voyager. Une approche très particulière, en pleine conscience, de laquelle je reçois toujours, inexorablement, des expériences inoubliables.
S’entraîner, découvrir le Muay Thaï ou encore se remettre en forme dans un camp en Thaïlande est le rêve de certains. Vous pouvez me contacter à ce sujet. À titre d’exemple, alors que je n’ai vraiment pas de poids à perdre étant déjà sec, peu de graisses à bruler donc, je me déleste au minimum de 3 à 4 kg les deux premières semaines suivant mon arrivée dans le berceau du Muay Thaï. L’alimentation, l’entrainement, réveiller l’animal qui sommeille en nous… Il y a matière, et bien plus: conscience et durabilité.
Enfin, cela peut valoir de nombreux stages d’initiation à la self défense qui sont pour certains des théories fumeuses, des actions sur des hypothèses de situation qui ne se produisent jamais ou qui sont aberrantes. Quand on voit des gens qui vous expliquent comment attraper un couteau… Si vous n’êtes ni Steven Seagal ni formé dans le maniement des armes, vous oubliez cette vraie fausse bonne idée tout de suite.
Le Muay Thaï, comme d’autres arts martiaux traditionnels qui sont restés proches de leurs valeurs, est la réalité. Apprendre à recevoir des coups, constater que nous ne sommes pas en sucre mais constitués d’os et d’eau. D’atomes, comme le reste de la matière. Prendre à la fois confiance et la mesure de notre propre puissance. Traiter directement la peur en développant des réflexes de protection et de réaction. Le Muay Thaï est une définition martiale de l’efficacité.
Il serait réducteur de ne lui attribuer que cette définition. Les arts martiaux dignes de ce nom représentent un cadre. Ils sont le support d’un système de valeurs qui fait cruellement défaut dans les sociétés occidentales. Le Muay Thaï, attaché à ses traditions, pérennise des valeurs comme le courage, la volonté, la loyauté, la droiture, l’honneur, le respect. Il favorise la présence au monde réel, le lâcher-prise et la conscience. Outre une forme élevée de mouvement conscient, les arts martiaux offrent un fourreau à l’esprit humain dans lequel il peut reposer.
Dans cet art une sagesse qui a su traverser les âges et dont je reconnais aujourd’hui le besoin nécessaire.
Super intéressant, comme d’habitude. Le problème de l acclimatation du corps au changement climatique brutal est bien connu dans mon métier. Il est
bien réel et effectivement il ne faut surtout pas négliger une période d acclimatation quand cela est possible évidemment. Toujours un plaisir de lire tes récits. Profite bien !
Salut Étienne! Merci pour ton commentaire au sujet de l’acclimatation du corps et ton mot. À bientôt,
Belle envie pour tous les courageux, beaucoup de travail de soi et de belles récompenses au bout pour tous les amoureux du Muay Thaï mais aussi pour ceux qui veulent le découvrir.
Merci pour toutes ces précieuses informations.
Bonjour ! Super article, carrément intéressant. Je suis un gros sportif, pourtant pas issu des sports de combat, mais je ressens une envie profonde d’aller en Thaïlande apprendre le Muay dans son jus, en baignant dans la culture et faire en sorte que ce soit une aventure humaine. Est-il possible de te poser quelques questions par email ?
Encore bravo pour ton parcours !
Bonjour Anthony,
Merci pour ton commentaire, et oui avec plaisir. Si ce sont des questions assez génériques, peut-être directement poser ici pour que tout le monde en profite ? Je t’encourage vivement à réaliser cette expérience, suis ton envie profonde ! À bientôt, ps: tu as le formulaire de contact avec mon mail sur le blog si besoin.